Du Léman à la Méditerranée
Une belle retrospective sur l'histoire de la Route des Alpes à voire jusqu'au 13 novembre 2016 à Evian. Et le Queyras Guillestrois n'est pas en reste !
Nous n'avions pu être à la conférence de lancement de l'exposition le 30 avril dernier, où le commissaire de l'exposition, Françoise Breuillaud-Sottas (docteur en histoire, chercheur associé au LAHRHA -Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes) a du donner quelques informations croustillantes. Nous avons visité l'exposition le 09 septembre dernier lors de notre passage sur Annecy : nous avons poussé jusqu'à Evian.
Cette "véritable voie triomphale" mène le touriste émerveillé "des bords gracieux du Léman aux rives ensoleillées de la Côte d'Azur". Sur une idée du Conseil Général de Savoie (construire une route reliant le Léman à la Méditerranée en suivant la ligne de crête des Alpes), le projet a été propulsé par l'action du Touring Club de France, notamment sur le financement de la part des Hautes-Alpes. La Route des Alpes a été inaugurée en 1911 mais n'est totalement achevée qu'en 1937 lorsqu’est inaugurée la route du col de l’Iseran
par le Président Albert Lebrun. Longue de 600 km, traversant 5 départements, 9 cols dont 5 à plus de 2000 mètres d'altitude, elle traverse les plus belles vallées et panoramas des Alpes Françaises. Et elle propose plusieurs variantes déja en 1937, dont la
Route d’hiver des Alpes par Grenoble et la Route Napoléon. Elle est empruntée dès sa création par des milliers d’automobilistes émerveillés qui découvrent la haute montagne. Les autocars de la Compagnie des chemins de fer Paris-Lyon-Méditerranée (PLM) la parcourent en cinq puis six étapes d’une journée. En saison, ont lieu deux départs quotidiens, l’un de Nice, l’autre d’Evian. Bref, un mythe !
Les acteurs de ce chantier titanesque voulaient construire la plus belle route de montagne du monde. Le Tour de France cycliste a parfait la communication et sa notoriété. Pari gagné !
Nous avons appris l'existence du kilomètre zéro de la Route des Alpes, à Thonon-les-Bains. Scellée en 2012 sur le parvis de l'Hôtel de Ville, c'est une plaque en bronze symbolisant le départ de la route des Grandes Alpes.
Nous avions déja un peu creusé l'histoire de la Route des Grandes Alpes qui traverse le Queyras Guillestrois en entrant par le Col Izoard et en ressort par le Col de Vars. Cette rétrospective nous en a appris davantage et est à ne pas manquer.
L'exposition présente sur trois étages des fonds documentaires vidéos (Gaumont-Pathé mais aussi des films dont plusieurs sur le Queyras) et photographiques, mais plus de 200 objets historiques (affiches, tickets, cartes, cartes postales, dépliants, livres, habits, etc.) et retrace bien évidemment l'histoire, mais aussi le contexte de ce mythique itinéraire. On se replonge dans l'Ambiance Touring Club de France, celui des lignes de la compagnie de chemin de fer Paris-Lyon-Méditerranée PLM et des autocars Berliet, des débuts du tourisme automobile
et on prend conscience de l'importance du Queyras : un bon tiers des films portent sur le Queyras, pas mal d'affiches de l'Izoard et surtout de Vars, mais aussi Col du Lautaret, et le passage face à la Meije. La rétrospective n'est pas du tout centrée sur Evian. Bravo !
Bref, si vous avez l'occasion de passer d'ici le 13 novembre à Evian sur les bords du Lac Léman, ne ratez pas cette exposition. Le livre de l'exposition est aussi à acheter, il vous en apprendra l'essentiel, à quelques mois du passage du Tour de France 2017 dans le Queyras-Guillestrois, et qui emprunte justement la mythique Route des Grandes Alpes (Galibier/Vars/Izoard seront grimpés par les coueurs, avec un final qui s'annonce dantesque en haut de l'Izoard).