La commune de Molines-en-Queyras se situe au carrefour des vallées de l'Aigue Agnelle et de l'Aigue Blanche, dans le Parc Naturel Régional du Queyras (Hautes-Alpes), vallées qui donnent accès à l'Italie (via le Col Agnel), ou à la commune de Saint-Véran (la plus élevé d'Europe et classé par l'association "Plus Beaux Villages de France").
Villages et hameaux constituant la commune : la géographie
L'accès à Molines se fait depuis la bifurcation de Château-Ville-Vieille : prendre la D5 en direction de Molines/Saint-Véran/Col Agnel.
La station village de Molines-en-Queyras comprend le chef lieu (le Serre) et 5 hameaux : La Rua, Gaudissard / l'Adret, Pierre-Grosse, Chateau-Renard / Le Coin, Fontgillarde. Le départ de la station de ski alpin de Beauregard se situe au lieu dit Clot la Chalp (centre station de ski).
A noter que l'Eglise, le presbytère et le cimetière sont implantés sur un plateau, alors que le village du Serre est plus haut sur la colline (serre signifit "coteau", "colline", "hauteur").
A signaler qu'il existait un ancien hameau : celui de Costeroux, qui était situé à 2100 mètres d'altitude sur la route du Col Agnel. C'était à l'époque l'un des plus hauts villages habitués d'Europe. Il s'étendait entre l'actuelle Croix de Mission de 1937 et le dernier virage avant le Pont de Lariane. Plusieurs avalanches meurtrières ont dévasté le village. L'oratoire Saint Claude (patron des artisans du bois - activité des paysans et bergers pendant l'hiver) échappa aux avalanches, et matérialise aujourd'hui l'emplacement de l'ancien village, plus précisément de l'ancienne chapelle du village. La dernière maison a été abandonnée en 1855, mais n'existe plus à ce jour. Les habitants ont utilisé les poutres des anciennes maisons pour reconstruire à Fontgillarde.
Enfin, dans le cadre de la réforme des territoires, Molines et Saint-Véran devraient dans quelques années fusionner leur territoire. Déjà actuellement réunies grâce à un domaine de ski commun, les deux communes ont d'évidentes synergies.
La maison traditionnelle de Molines
Le patrimoine bâti de Molines est semblable à celui de Saint-Véran (voir notre description sur la page Saint-Veran) :
- maison à soubassement en pierre, avec un rez de chaussée ayant une triple fonction, surmontée d'étages en fuste, avec bardage et balcons
- caset adjacent, pour l'été
Deux bâtis traditionnels sont inscrits/classés aux Monuments Historiques :
- Une maison (située rue des Alberges) datant de 1524 a sa porte en bois inscrite aux monuments historiques depuis 1930
- une autre maison construite de 1470 à 1489 et située à la Rua dispose de fenêtres géminées : elle est inscrite depuis 1995 aux monuments historiques
L'histoire de Molines-en-Queyras
L'histoire de Molines est bien connue car les transitons, registres tenus par les habitants, et qui décrivent la vie quotidienne et les événements les plus marquants de chaque hameau/village, ont été bien conservés. Les premiers transitons retrouvés datent du 15ième siècle, les derniers du début du 20ième siècle, et ils sont conservés en partie au Musée Départemental de Gap. Ils permettent ainsi de bien connaître les difficultés de ses vallées reculées à travers les siècles, dans cette zone de passage entre Italie et France, qui a vu passer des moments importants de l'histoire française.
1345 : le nom de Molines apparaît pour la première fois sous le vocable Molini (lieu où tournent des moulins à eau). Le blason de la commune reprend d'ailleurs le moulin sur ses armes : "D'azur au moulin à vent d'argent, les ailes d'or, surmonté d'un pavillon de gueules". Ces moulins étaient encore visibles en état de fonctionnement au début du XIXe siècle sur l'Aigue Agnelle et l'Aigue Blanche.
(nous compléterons progressivement cette partie historique)
Les durs moments pendant les guerres de religion
Comme tout le Queyras, Molines et ses hameaux n'ont pas été épargnés par les épisodes des guerres de religions :
- en 1655, lors des Pâques Vaudoises (ou Pâques Piémontaises), une répression sanglante est lancée par le Duc de Savoie contre les protestants vaudois : Molines, Costeroux et ses hameaux accueillent 3000 femmes vaudoises venues d'Italie
- En 1684, le temple protestant de Fontgillarde, construit en 1600, est détruit
- En 1685, l'édit de Nantes (qui reconnaissait des droits de culte, civils et politiques aux protestants et mettait fin aux guerres de religion) est révoqué par Louis XIV : c'est la révocation de l'édit de Nantes par la promulgation de l'édit de Fontainebleau :
- les protestantisme est alors interdit dans tout le royaume, et les protestants sont durement persécutés et contraints à l'exil (cette interdiction durera jusqu'à la veille de la révolution française via l'édit de Versailles)
- les protestants queyrassins - huguenots- doivent fuir en Italie, en Suisse et en Allemagne
- Le temple protestant de Pierre-Grosse est détruit, ses matériaux servent à reconstruction de la chapelle Saint Sébastien de Pierre-Grosse, qui a été bénie en 1754
- d'autres tentent de rester et pratiquent leur culte du désert dans la montagne, au dessus du hameau de Costeroux
- En 1689, les protestants exilés rentrent en Italie, notamment dans le Piémont, lors de la glorieuse rentrée (la suisse ne pouvant plus les accueillir vu leur nombre). Ils passent à plusieurs reprises la frontière pour reprendre leurs biens et leur bétail, qu'ils avaient du abandonner, et pillent les villages
- 1743 : razzias des Espagnols qui campaient au Col Agnel suite à leur retrait d'Italie (neige), lors de l'épisode de la guerre de succession d'Autriche (voir notre article sur le col Agnel)
- En 1792, une héroïne locale, Marguerite Eyméoud, leur oppose une farouche résistance, mettant en oeuvre une embuscade avec l'aide des villageois dans la vallée de l'Aigue Agnelle afin que les pillards abandonnent leurs butins. Elle y laissera la vie mais les pillards ne reviendront pas pendant quelques mois - une stèle à sa mémoire est visible au Rocher d'Hannibal - les pillards ne reviendront pas pendant quelques mois.
- 1793 : incursions des piémontais pendant la révolution française (voir notre article sur le col Agnel), avant que Napoléon n'y mette définitivement fin.
Les calamités d'un village de montagne
- 1681 : Abriès, Molines et l'Echalp dans le Queyras (Hautes-Alpes) sont fortement touchés par des avalanches (15 morts)
- 1706 : avalanche à Costeroux, 11 maisons détruites
- 1728 : avalanche à Costeroux, 8 maisons touchées
- 1788 : avalanche à Costeroux 21 morts, 43 maisons détruites
- 1869 : incendie au Serre : 22 maisons et avec leurs récoltes engrangées brûlent, les habitants décident de construire dorénavant leurs maisons en pierres
- 9 novembre 1879 incendie de Gaudissard toutes les maisons furent détruites
- 1908 et 1924 : incendie ravageurs de Fontgillarde
- 1957 : crues de l'Aigue Agnelle
Le renouveau économique par le développement de la station de ski et la mécanisation agricole
- En 1954 le pasteur Bernard Gentil achète le premier tracteur du Queyras, un Staub
- 1960 décembre : inauguration du premier Téléski (relié à Saint-Véran), sur impulsion de Bernard Gentil, pasteur de Molines de 1950 à 1962
- Noël 1669 : ouverture par Bernard Gentil, à La Maison Gaudissard, du premier centre école de ski de fond de France
- 1971: Bernard Gentil lance l’association de ski de fond de France ANCEFSF Association Nationale des Centres Et Foyers de ski de fond et de montagne, devenue ANCEF
- 5 décembre 1971 création de l'Union Nationale des Accompagnateurs en Montagne lors AG constitutive au Chalet des Abeilles à Molines en Queyras, son président est Jacques Cadier pasteur et guide à Arvieux. En 1979 le brevet d'accompagnateur de moyenne montagne sera créé, et le Queyras en sera en quelque sorte à l'origine
- 20 mai 1979 : dissolution à Molines de l'Union Nationale des Accompagnateurs de Montagne (UNAM), remplacée le 02 décembre 1979 par la création à Saint-Véran du Syndicat National des Accompagnateurs de Moyenne Montagne (SNAMM)
La station de ski de Molines
Voici l'historique de construction de la station de Molines, tel que nous avons pu le reconstituer (mais nous compléterons au gré de nos recherches)
- Secteur de La Chalp
- Le premier téléski a été mis en place en 1960 sur l'impulsion du pasteur Gentil : le téléski des Amoureux qui montait jusqu'au chalet du même nom. Le Maire de l'époque se désista au dernier moment suite à une pression des paysans. Le frère de Bernard Gentil, Claude Gentil fit appelle à un de ses amis parisiens, Mr Nogrette qui finança toute l'opération et revendit les installations à la commune 3 ans plus tard.
- 1968 téléski Les Torres sur le front de neige - toujours en exploitation
- 1968 téléski des Amoureux (Montaz Mautino) - toujours en exploitation
- 1972 téléski Beauregard 1 - toujours en exploitation
- 1972 téleski Troïka sur le front de neige - toujours en exploitation
- 1980 téléski Beauregard 2 - toujours en exploitation
- 1988 mise en place du télésiège de la Burge - toujours en exploitation
- 2012 inauguration de la déviation de la Chalp, qui devait être construite en 1995, mais le projet ne démarre que bien plus tard suite à un procès entre le promoteur et la commune (procès que la commune perdit en 2001)
- 2013 mise à niveau du télésiège de la Burge (au départ il devait être renouvelé entièrement) : mise en place des tapis d’embarquement et remplacement moteur diesel par moteur electrique
- Secteur de Fontgillarde
- 1972 : mise en place d'un baby-ski à Fontgillarde vers la Tangente (année de démontage?)
- Secteur de Pierre-Grosse
- 1975 installation du téléski de Chanteranne qui sera démonté en 2008
- 1977 téléski du Moulin - toujours en exploitation
- 2004 création du domaine de ski de Beauregard
- réserve colinaire?
Le Tourisme à Molines-en-Queyras
Molines, via son Col Agnel, est un point de passage important des Hautes-Alpes en été (lorsque le Col est ouvert) : des Italiens bien naturellement, mais aussi et surtout de tous les passionnés de cyclisme et motocyclismes car le Col Agnel est le 2ième col le plus haut de France et le 3ième de toutes les Alpes Européennes. La vallée de l'Aigue Agnelle est aussi le point de départ de très belles randonnées ou des points de passage incontournables des grands itinéraires de randonnée pedestre (Tour du Viso, GRP Tour du Pain de Sucre, GR58 Tour du Queyras, etc.).
Le village et ses hameaux sont actifs sur les deux saisons touristiques principales :
- l'été avec les nombreuses balades familiales et randonnées
- dans la vallée de l'Aigue Agnelle : le Col Agnel 2744m et sa vue sur le Mont-Viso et le Val Varaita, le col Vieux (2806m) et les lacs Foréant - de l'Eychassier, le Pain de Sucre (3208m), Notre Dame du Berceau, le sentier de Découverte du Canal de Rouchas Frach, le col de Chamoussière et le pic de Caramantran (3025m), le Grand Queyras (3114m), le Rocher d'Hannibal
- depuis Molines le Serre : la Gardiole de l'Alp (2786m), Pas du Chai / Col du Clot du Loup (2660m), les Demoiselles Coiffées (en direction de Ville-Vieille)
- en direction du Sommet Buchet (2254m), via le GRP Tour de la Dent du Ratier : la Chapelle Saint Simon (2196m - pèlerinage du 6 Août), le Col des Près de Fromage (2146m), la Pointe de la Selle (2745m), la Pointe de Razis (2844m), le Col Fromage
- le Pic de Château Renard (2889m) et l'Observatoire de Saint-Véran via le Col Longuet, depuis le Pont de Lariane
- Saint-Véran via le Bois des Amoureux
- l'hiver avec bien évidemment la station de ski (domaine de Beauregard), mais aussi de nombreux itinéraires ski de fond, ski de rando et raquette à neige (en direction du Refuge du Col Agnel, du Sommet Bucher et de la Gardiole de l'Alp notamment)
Bien évidemment vous serez à proximité de Saint-Véran, et pourrez ainsi découvrir ce beau village où les coqs picorent les étoiles. Enfin vous trouverez sur la commune un camping (Chanteranne), des gites, un refuge, 5 hôtels, des chambres d'hôtes, des locations de meublés et des restaurants pour vous loger et vous restaurer, afin de pouvoir profiter de vos vacances à Molines. Nous recommandons sur ce site des établissements renommés et de toute confiance, capables de vous faire passer un séjour exceptionnel et plein de saveurs authentiques.
Sont également à voir au coeur du village et de ses différents hameaux
- Les vieilles maisons traditionnelles à fustes,
- Les Fournils : le Four à Pain du Serre et le Four Banal de Fontgillarde
- autrefois, chaque famille apportait sa pâte (seigle ou orge) afin de procéder à la cuisson annuelle de son pain, stocké ensuite à la maison familiale. La farine était préparée dans les nombreux moulins à eau de Molines
- le four était donc un lieu de rassemblement privilégié des villageois, où toutes les familles se retrouvaient pour la cuisson annuelle de son pain
- aujourd'hui, il est fêté lors de la fête nationale du pain en mai/juin, ainsi qu'à l'occasion de la fête du village le 15 août. Le pain est fabriqué à la main, selon les pratiques ancestrales, puis cuit et enfin partagé avec toutes les personnes présentes.
- L'Eglise Saint Romain : l'édifice originel du 15ième siècle a été détruit en 1574 lors des conflits religieux. L'édifice actuel date de sa reconstruction en 1628-I635 et de son agrandissement en 1692). Elle est classée aux Monuments Historiques depuis 1977, et dispose
- d'un clocher carré caractéristique avec un toit en pavillon,
- de décors intérieurs baroques somptueux (retable et choeurs en bois sculpté)
- d'un cadran solaire datant de 1849
- Les nombreux oratoires et croix de mission, témoins des temps troubles de la région (protestantisme vs catholicisme)
- Le template protestant de Fontgillarde, construit en 1825
- L'Ecomusée de Fontgillarde, mis en place par l'association Les Fountgillencs, qui maintient et valorise le patrimoine de Fontgillarde (notamment la rénovation du Canal de Rouchas Frach, le Four Banal de Fontgillarde)