Le Lac de Roue est situé à un peu moins de 1850 mètres d'altitude sur le territoire de la Commune d'Arvieux. C'est un incontournable du Queyras : beaucoup de Queyrassins viennent s'y détendre en hors saison dès la fin de journée ou encorele week-end. C'est un lieu de bivouac pour les GRistes des routes 5 et 58 !
Il y a plusieurs moyens d'accéder au lac :
Habituellement, les queyrassins l'atteignent en voiture lorsqu'ils s'y rendent pour un pique-nique ou un apéro autours du lac. Le tour du lac constitue une petite balade sympa de fin de journée.
Nommé auparavant Marais de la Motte Tremblante, le lac de Roue fait partie des rares lac du Queyras entourés d'arbres et de prairies : avec le Lac Miroir, ils sont tous deux entourés de mélèzes.
La seule montagne visible est le Pic de Rochebrune, car ce lac est protégé par la forêt qui lui donne une ambiance intimiste et finalement très canadienne. Si vous souhaitez du calme, c'est là que vous devez aller.
Les couchers de soleil sont mémorables, et en automne, il prend des allures dorées à ne surtout pas manquer !
Le lac est équipé, comme au Queyron, d'une aire de pique-nique, avec tables et coin barbecue en sous-bois. Sympa lorsque vous avez besoin d'un peu de confort en famille et/ou enfants.
Une légende d'Arvieux est dédiée au lac de Roue, qui n'était qu'un marrais à l'époque.
"Il était une fois une fée qui veillait à la tranquilité du lac. Le roi des Aigles, qui avait élu domicile à l'Aiguille du Ratier, emporta dans ses serres les bêtes et oiseaux. Pour festoyer, il invita ses congénères rapaces. Avant le festin, ils allèrent s'admirer dans les eaux du lac. La fée, fachée par le sort de ses protégés, rendit le lac éblouissant. Les rapaces alors éblouis se précipitèrent au fond du lac. Les cadavres mélés de boue formèrent alors une petite île au milieu du lac. L'action de la baguette magique d'une fée transforma donc un amoncellement de cadavres de méchantes bêtes, mêlées de boue, en une île recouverte de fleurs odorantes sur le petit lac. L'énorme motte flottante vogue toujours à la surface, et son gazon frémissant est agité éternellement par la brise agite où vibrent la fleur et l'insecte" Légendes du Val d'Azur d'André Bourgne (Courrier du Queyras n°30)
Son ancienne appelation traduisait le fait qu'une motte de terre végétale façon île flottante se déplaçait d'un côté à l'autre de la rive du lac, au grès des vents.
"le lac de la Motte tremblante, minuscule pièce d'eau naturelle sur laquelle flotte, quand elle n'est pas à sec, une masse spongieuse couverte de gazon (Tivollier et Isnel, 1938)" qui était une tourbière.
En 1972, une digue de retenue des eaux a été construite à l'extrémité nord pour créer un lac dans un but d'aménagement touristique. Le lac est alors rempli dès 1973 par des eaux tirées vers 1950 m dans le torrent de Souliers, par l'intermédiaire du canal d'Arvieux. Cet aménagement mis en place avant la création du Parc a impacté néamoins durement l'écosystème de l'ancien marais, faisant disparaître plusieurs espèces : le marais de la Motte Tremblante était en effet la seule Tourbière du Queyras.
En 1980, le lac s'est même retrouvé complètement asséché suite à un mauvais entretien du canal d'alimentation. Là encore, l'écosystème fut durement touché.
De nos jours, force est de constater que le lac est envahit progressivement par les plantes. Même si il garde son charme indéniable, il mériterait quelque peu de l'entretien...
A noter que les prés situés au dessus du lac, en plateau, portent le nom de Camp Catinat : en 1692, le maréchal Catholique Catinat, alors en guerre contre les protestants, installe son armée à cet endroit.
Depuis, le marais de tourbière, l'un des rares de la région et le seul du Queyras, a laissé la place à un lac, et l'élévation du niveau des eaux a fait disparaître quelques espèces et a asphyxié les tourbières.
Les Tourbières ont laissé la place à des îles dont les plantes sont progressivement asphyxiées par la potémogeton et la chara, favorisant le dépôt de vase. Des espèces telles de libellules rares ont disparu du site, d'autres sont apparues.
Des mottes de terre façon tourbières et surtout de belles plantes aquatiques (potamogetons, des sphaignes, des linaigrettes, trèfle d'eau, etc.) sont donc en suspension sur ses eaux très calmes.
Le Lac fournit néanmoins encore une belle diversité de flore et de faune (insectes notamment de beaux papillons et des libellules/odonates).
Si vous arrivez tôt le matin, vous pourrez si vous restez discrêts, observer des chevreuils qui viennent se désaltérer.
Pas de pèche à notre connaissance, certainement parce qu'il n'y a pas de mouvement d'eau suffisant pour l'oxygéner. Il faut aller un peu plus haut au Lac de Souliers qui lui est un beau lac de pèche d'altitude !
Pour avoir de la vue, on peut rejoindre en 10/15 minutes les 2 belvédères situés à proximité du lac et qui permettent d'avoir une superbe vue panoramique sur la vallée du Guil et la Combe du Queyras :
Le lac Souliers est situé sur le parcours du GR5 qui descend de Clapeyto : les randonneurs passent par Brunissard, la Chalp d'Arvieux, puis remontent vers la lac via le hameau Les Maisons. Ils descendent ensuite vers Chateau-Queyras.
Par ailleurs, les randonneurs qui effectuent le Tour du Queyras (GR58) en bivouac plantent souvent la tente dans ce secteur (le GR58 descend du Col de Peas pour arriver à Souliers) au lieu de Souliers (surtout quand ils veulent éviter une étape via Brunissard, pour aller plus directement à Furfande).
A noter que les sentiers autours du Lac de Roue sont des points de passage appréciés des VTTistes ainsi que des randonneurs en raquette l'hiver !
En résumé, un lac aménagé, facilement accessible depuis Arvieux ou Chateau-Queyras, idéal pour vos journées de repos entre deux journées de rando, pour vos pique-nique en famille et pour les balades de fin de journée, voire apéro sous les derniers rayons de soleil.