Le Col de l'Izoard, situé à 2361 m d'altitude sur le territoire de la commune d'Arvieux, se trouve à proximité du Pic de Rochebrune (3308m) et sous le Pic Ouest de Cote Belle (2854m). Il est l'une des porte d'entrée dans la vallée et le Parc Naturel Régional du Queyras, et marque la séparation entre Briançonnais et Queyras. Il a acquis sa notoriété du Tour de France (un sommet labellisé Route du Tour), mais pas que, et il est inscrit à la Route des Grandes Alpes.
Au sommaire :
La route du col D902 est fermée à la circulation dès les premières neige (fin octobre). Il est alors réservé aux fondeurs et passionnés de rando en raquette ou ski de randonnée.
Elle est rouverte à la circulation au printemps (mi-mai), donnant le feu vert aux cyclistes, motards et voitures et permettant aux queyrassins de gagner quelques minutes pour se rendre à Briançon (au lieu de faire un détour par le bas, à savoir par Guillestre)
Le premier tracé de la route daterait de l'époque de Vauban : elle apparaît en 1710 sur les cartes de l'ingénieur ordinaire du roi (mais qui finit maréchal) La Blottière, collaborateur de Vauban, qui réalisa étude approfondie des massifs alpins du Dauphiné, de la Savoie et du Piémont et les premières cartes détaillées (au 1/72.000e)
La route du Col Izoard a été ensuite rendue carrossable entre 1893 et 1897 par les troupes conduites par le Général Baron Berge (Bataillons de Chasseurs Alpins, Régiments d'infanterie Alpine, régiment du Génie notamment de Chateau-Queyras). Le Général Baron Berge a également été à l'origine de la route du Sommet Bucher. C'était donc d'abord une route militaire stratégique, facilitant le mouvement des troupes pour protéger la frontière franco-italienne. La priorité était de rendre carrossable les anciens chemins d'alpage, afin que les troupes puissent rapidement passer d'une vallée à l'autre.
Une stèle a été inaugurée le dimanche 12 Août 1934 au sommet du Col d'Izoard par le Touring Club de France et le Syndicat d'Initiative du Briançonnais et du Queyras, pour rendre hommage à l'oeuvre du général baron Berge et aux troupes à l'origine de la construction de la route du Col Izoard. Cette stèle est l'oeuvre de l'architecte Pierre Lenormand a été officialisée en présence de près de 3000 personnes, tant miliitaires qui civiles, et porte l'inscription suivante sur une plaque émaillée Michelin :
Cette stèle a été érigée pour commémorer l'oeuvre du Général Baron Berge et des troupes alpines, qui, en construisant les routes stratégiques du Sommet Bucher, des Cols d'Izoard, de Vars et de la Cayolle, ont permis au Touring Club de France, de concevoir le projet de la "Routes des Alpes", et de le réaliser grâce au concours des administrations des Ponts et Chaussées, du service Vicinal, et de la Compagnie Paris-Lyon-Méditerrranée.
Unité Militaires ayant pris part à la construction des routes stratégiques du Sommet Bucher, des Cols d'Izoard, de Vars et de la Cayolle :
- 12ième, 14ième, 23ième, 28ieme et 30ième Bataillons de Chasseurs Alpins
- 157ième et 159ième Régiment d'Infanterie Alpine
- 4ième Régiment du Génie
La montée de l'Izoard peut bien naturellement se faire dans les 2 sens :
L'ascension versant Sud est la plus connue, mais le versant Nord offre également de beaux dénivelés aux passionnés de la petite reine :
Le Col mythique de l'Izoard est emprunté chaque année par au moins une course célèbre : le Triathlon Embrun Man, le Tour de France, le Critérium du Dauphiné Libéré,le Tour d'Italie (Giro), la Serre-Che Luc Alphand. Au classement des cols Tour de France, L'Izoard est un col Hors Catégorie.
La légende du Col Izoard est intimement liée à celle de la Casse Déserte.
Ces maximes se vérifieront à de nombreuses reprises, plusieurs champions firent leurs légendes au passage du Col, en lançant de belles attaques :
Bernard Thévenet sera le dernier français à avoir franchi le col en tête,c'était en 1975 ! Quand à eux, Bobet et Coppi bénéficient d'une stèle à la Casse Déserte.
Le Col d'Izoard gagnera ainsi image de juge de paix du Tour de France : le maillot jaune se gagne souvent sur ses pentes !
L'Izoard offre un décor unique, avec notamment la Casse Déserte, pour magnifier les exploits des champions du Tour. Le 20 juillet, pour la toute première arrivée d'étape au sommet de ce col mythique, ceux qui ne le connaissent pas encore pourront découvrir ce lieu exceptionnel, par son esthétisme et ce qu'il représente dans la légende du Tour. C'est tout un symbole que l'Izoard soit le premier col à bénéficier du label "Route du Tour", pour que les visiteurs du monde entier et en particulier les cyclistes, puissent se mettre dans la peau des champions quand ils viendront le gravir - Christian Prud'homme Directeur du Tour
Les passionnés de cyclisme et des grands cols des Alpes aimeront aussi enchaîner sur le Col Agnel, quelques kilomètres plus loins dans le Queyras !
Le Col Izoard est inscrit depuis le début à l'itinéraire de traversée des Alpes : la route des Grandes Alpes.
Ce grand itinéraire routier entre dans les Hautes Alpes par le Col du Galibier depuis la Savoie, redescend au Col du Lautaret avant de rejoindre le Col Izoard par la vallée de la Guisane puis Briançon, et en ressort par le Col de Vars, avant de redescendre côté Ubaye (Alpes de Haute Provence). Comme le rappelle la stèle, le Col Izoard est intimement lié à la PLM, le Touring Club de France et aux balbutiements du tourisme en France.
Voir à ce sujet notre article sur la Route des Grandes Alpes. Le passage par l'Izoard est apprécié des motards et camping cars, qui profitent de l'itinéraire de cette grande route des Alpes.
L'idée d'un musée à la gloire du cyclisme, dans ce haut lieu de la grande boucle, a germé dans la tête de Philippe Lamour (maire de Ceillac, premier président du Parc, de la GTA, etc.) encore lui, et de Roger Guion, propriétaire du Refuge Napoléon de l'Izoard. Quelle vision !
Le musée, inauguré lors du passage du Tour de France 1989 (en présence de Lionel Jospon et Philippe Lamour), rassemblait de juin à septembre tout ce qui fait la gloire de ce haut col du Tour de France :
Il sera malheureusement fermé 14 ans plus tard en 2003, faute de moyens côté Parc du Queyras. Un point d'information a certes pris le relais, mais il sera lui aussi fermé en 2008/2009. Triste !
Pourtant ce haut lieu s'y prette bien : de nombreuses courses y passent, de nombreux exploits ou retournements de course s'y sont passé. On imagine bien une terrasse avec vitre pour se proteger du vent, afin de profiter plus longuement de l'ambiance du col.
En 2015, un projet est actuellement en cours afin de le rouvrir dans les années qui viennent (projet commun Conseil Départemental, Parc, OT Queyras), et ceci dans le cadre de la mise en valeur des grands Cols des Hautes-Alpes.
En 2021, le Conseil Départemental annonce une projet de valorisation du site dans le cadre de l'opération Grands Cols (qui concerne Agnel et Lautaret) : rationalisation du stationnement (parking 40 places), aménagements paysagés (1 nouvelle table d'orientation, 8 terrasses avec tables pique nique et transats), cheminement en boucle et rationalisation accès aux sentiers, placette autour de la stèle obélisque, nouveau bâtiment avec toilettes sèches et une salle hors sac & un petit commerce, nouvelle antenne relais. Ce qui entrainerait le supression de la Cabane de l'Izoard tenue depuis 1955 par la famille Guion (propriétaire du Refuge Napoléon de l'Izoard également). Reste à savoir si la loi permet des aménagements supplémentaires sur un site protégé naturel... A suivrre
Du haut du Col, vous aurez une belle vue sur les montagnes environnantes :
Ce panorama a été même photographié par Robert Doisneau en 1953, pour une publicité pour la Simca Aronde.
Bref, un grand col cycliste traversées par les plus grandes course (Tour de France, Giro, EmbrunMan, Critérium du Dauphiné Libéré,etc.), un lieu de départ de nombreuses randonnées et un merveilleux point d'observation des Alpes françaises. Indéniablement un grand site d'Arvieux, ce n'est pas pour rien qu'il est situé sur l'itinéraire de la Route des Grandes Alpes !